Après un long suspense et de multiples négociations que l’OPEP+ a l’habitude de faire durer, l’organisation élargie des producteurs pétroliers est parvenue à composer un nouvel accord liant ses membres, ou plutôt à réviser l’accord actuel prévoyant une augmentation de 2 millions de barils par jour (mbj) à partir de janvier 2021. L’augmentation de la production sera ainsi plus modeste que prévue puisque pas plus de 500 000 barils par jour n’arriveront en plus sur le marché à compter de cette date butoir, un compromis qui présente l’avantage de satisfaire à la fois Riyad et Moscou. Dit d’une autre manière, cet ajustement réduira les coupes de production du cartel, qui passeront ainsi de 7.7 à 7.2 mbj.

Le marché a positivement accueilli cette décision, lui enlevant une épine du pied puisque l’état de demande de pétrole reste inébranlablement le point d’orgue des interrogations. Malgré les premières campagnes de vaccination contre la Covid-19, les questions vont bon train sur les effets de l’explosion du nombre de contaminations en Europe et aux États-Unis, expliquant la prudence de l’OPEP+ et la nécessité de ne pas trop vite relâcher les efforts réalisés.

Autre conjoncture heureuse, l’EIA (Energy Information Administration) a relevé ses prévisions de prix pour le baril de pétrole (référence américaine) aux États-Unis en 2020 et 2021, puisque l’institution table sur un tassement de la production américaine l’an prochain. L’EIA s’attend désormais à un cours moyen du brut léger WTI de 39 dollars le baril en 2020, soit une augmentation de 2 % par rapport à sa prévision du mois de novembre.

Un vent d’optimisme souffle ainsi sur les prix pétroliers. Le Brent enchaîne effectivement six semaines de hausse consécutive, portant son prix à 50 USD le baril, une première depuis le mois de mars. Les acheteurs ont la main et lorgnent la cible des 54,45 USD. Seul un retour sous 45 USD fragiliserait ce courant acheteur.

Jordan Dufee
© 2020 zonebourse.com, 18 décembre 2020

Sources : OPEP / EIA