l’euro/dollar
Et à la fin, c’est le dollar qui gagne
Le décalage de calendrier monétaire entre la Réserve fédérale américaine et la Banque centrale européenne est devenu plus visible depuis le mois de juin, quand l’institution nord-américaine a confirmé lancer la réflexion sur un allègement de ses mesures de soutien économique. Il est devenu flagrant avec la publication, mi-août, de la teneur des débats de la Fed lors de la réunion tenue à la fin du mois de juillet. Les banquiers centraux américains sont désormais majoritairement enclins à réduire les rachats d’actifs, devant les progrès accomplis au niveau de la croissance économique et de l’emploi.
Dans un tel contexte, le dollar a logiquement signé un pic 2021 face à l’euro au milieu du mois d’août, à 1,1664 USD pour 1 EUR. Depuis le 1er janvier, le Greenback a grappillé 4,4 % face à la monnaie unique, ce qui reflète la reprise post-covid plus robuste des États-Unis, qui devrait permettre une normalisation du cycle monétaire bien avant que la BCE ne puisse lui emboîter le pas. Le différentiel atteint même 3,5 % depuis le 15 juin.
Il faut noter que sur les niveaux précités, la paire EUR/USD est quasiment sur ses plus bas d’un an. Les incertitudes actuelles, qu’elles soient monétaires, sanitaires, géopolitiques (avec la situation en Afghanistan) ou économico-politiques (avec les remous visibles en Chine) plaident en faveur du dollar, qui reste la monnaie-refuge par excellence.
Graphiquement, l’EUR/USD poursuit sa décrue, revenant à proximité de ses niveaux de fin 2020. La zone des 1,163 USD constitue l’ultime rempart avant une nouvelle accélération baissière en direction des 1,151 USD voire 1,14 USD à plus longue échéance.
Patrick Rejaunier
© 2021 zonebourse.com, 20 août 2021