Sur les marchés financiers, le cœur de l’été bruissait d’actualités macroéconomiques. Ça parlait d’inflation et de prix des matières premières.
Ça parlait de banques centrales et de politiques monétaires. Ça parlait de chaînes d’approvisionnement et de pénuries. Ça parlait de croissance mondiale et de ralentissement chinois. En empilant toutes ces variables, sources de désordre économique, les investisseurs ont commencé à prendre peur. On a vu les stratégies changer, les scénarios catastrophe resurgir, et – fort logiquement – les indices baisser. Septembre fut un mois compliqué pour les marchés actions, qui ont touché leurs meilleurs niveaux annuels avant de corriger, parfois de façon marquée.

D’ailleurs, vous l’ignorez peut-être, mais septembre n’est pas un mois très fréquentable en finance. En moyenne, c’est même le pire mois boursier, chaque année, sur les deux dernières décennies, juste devant juin et mai. En réalité, il faut un peu nuancer : la médiane est moins défavorable à notre pauvre mois de septembre puisqu’elle est même légèrement positive. Il est assez facile d’expliquer cela. C’est parce que trois mois de septembre depuis 2001 ont été extrêmement baissiers. Celui de 2001 bien sûr, avec les attentats du World Trade Center qui avaient provoqué une chute des indices à deux chiffres (-10,5 % précisément pour le STOXX Europe 600). Celui de septembre 2008, avec -11,6 % au compteur pour l’indice large européen qui avait vu la banque d’affaires Lehman Brothers faire faillite. Mais c’est septembre 2002 qui domine ce classement du pire, lorsque l’indice avait plongé de 14,1 %. à l’époque, les répliques de l’évaporation de la bulle spéculative Internet étaient encore fortes, les scandales comptables se multipliaient aux États-Unis et les bruits de bottes résonnaient en Irak.

La bonne nouvelle, c’est que les mois qui suivent sont statistiquement très favorables. La séquence octobre, novembre et décembre est la triplette la plus bénéfique de l’année pour les marchés actions. Pour le moment, la réalité rejoint la statistique puisque les premières publications d’entreprises ont permis aux indices de stopper leurs spirales baissières et même, pour certains, de revenir tutoyer les sommets. Alors, déjà oublié septembre 2021 ?

Patrick Rejaunier
© 2021 zonebourse.com, 21 octobre 2021