Inflation, déflation, stagflation ou autre étude des variations de prix vont prendre une place centrale dans l’attention des acteurs économiques en 2022.
Maintenant que dans la plupart des pays occidentaux le rebond de la crise du COVID
est désormais en grande partie terminé, que les niveaux pré-pandémiques du PIB ont été atteints voire dépassés, états et banques centrales vont s’atteler à éviter à tout prix la surchauffe : une inflation incontrôlée…
L’inflation, si elle est limitée, est considérée comme « optimum pour l’économie »1.
En revanche, si elle est excessive, elle bouleverse les équilibres économiques et s’auto-entretient. La baisse du pouvoir d’achat des salariés les pousse à obtenir des hausses de salaire, elles-mêmes susceptibles d’entraîner une baisse des marges des entreprises dont la seule issue est d’augmenter les prix et donc d’entretenir le phénomène…
Les politiques budgétaires sont donc en train de muter. Elles passent de la relance à la réduction du déficit, et les banques centrales, selon toute vraisemblance, suivront tôt ou tard… Elles vont s’orienter progressivement vers une réduction des achats d’actifs ou « tapering » en anglais, et vers une hausse des taux d’intérêt.
Mais tous sont confrontés à un défi de taille : comment ne pas bouleverser l’économie alors qu’elle retrouve sa vitesse de croisière après son rebond à plein régime ? !
L’équilibre est fragile et beaucoup d’investisseurs se souviennent de la tentative de fermeture du robinet monétaire de la Fed en 2018… L’indice Standard and Poors 500 avait perdu près de 20 %2 au quatrième trimestre de cette année-là. La Fed avait dû interrompre le processus ; tout était rentré dans l’ordre en 2019, puis 2020 est arrivée…

Thibaud Renoult
Société Générale Produits de Bourse

1. Source : ABC de l’économie Banque De France.
2. Source : Zonebourse.

“Si elle est excessive, l’inflation bouleverse les équilibres économiques et s’auto-entretient”