l’euro/dollar
L’euro perd du terrain
Les incertitudes concernant les perspectives économiques sont de plus en plus prégnantes. Outre les tensions du conflit en Ukraine, les nouveaux confinements liés au Covid-19 en Chine, faisant craindre de lourds blocages sur les chaînes d’approvisionnement, alimentent un peu plus encore le scénario d’un enracinement de l’inflation dans les prochains mois.
Outre-Atlantique, l’indice des prix à la consommation a atteint le seuil de 8,5 % en glissement annuel, ce qui marque la plus forte augmentation depuis 1981, après 7,9 % en février et 7,5 % en janvier. Dans ce contexte, la Réserve fédérale devrait relever ses taux d’intérêt plus rapidement que prévu. Une hausse d’un demi-point est désormais anticipée pour début mai, contre un quart de point initialement prévu, pour faire face à une inflation qui atteint des niveaux historiques. James Bullard, président de la Banque fédérale de Saint-Louis, a même évoqué qu’une augmentation de 75 points de base n’est pas à exclure même s’il ne s’agit pas du scénario de base.
De son côté, la BCE se veut plus prudente. Christine Lagarde est plutôt évasive en évitant tout engagement ferme au-delà de la fin des achats d’obligations, soulignant tout de même que la politique monétaire est flexible et peut changer rapidement. Notons également que la présidente de la BCE a mentionné que les anticipations d’inflation à plus long terme montraient des signes précoces de dépassement de l’objectif des 2 %. Un discours qui a de quoi faire vaciller la confiance des marchés dans la capacité de la BCE à maintenir la stabilité des prix.
Sous pression, la devise européenne tombe sous le seuil des 1,08 $. Coincé dans une tendance baissière depuis de nombreuses semaines, l’euro pourrait poursuivre sa plongée en eaux troubles dans les prochains jours, d’autant plus que les différentiels de taux d’intérêt croissants entre le dollar et l’euro continueront, très probablement,
de peser sur la paire EUR/USD.
Laurent Pignot
© 2022 zonebourse.com, 19 avril 2022