Les déceptions liées aux annonces des banques centrales qui ne baisseront pas les taux directeurs en mars n’ont pas pour autant déstabilisé les bourses mondiales qui, dynamisées par des résultats exceptionnels, atteignent des plus hauts historiques.

Sur le vieux continent, entre l’indice phare de l’Euro Stoxx 50 atteignant 4 700 points le 8 février, le CAC 40 français dépassant les 7 700 points dans la séance du 31 janvier et le DAX allemand clôturant pour la première fois de son histoire au-dessus des 17 000 points le 6 février, l’heure est à l’euphorie. Même sentiment chez l’Oncle Sam où les trois indices majeurs que sont le S&P 500, le Nasdaq et le Dow Jones sont sur des niveaux encore jamais observés, respectivement à 5 000, 17 900 et 38 700 points*.

Porté par ces niveaux de valorisation dantesques, le marché se permet d’être particulièrement exigeant et impitoyable pour les entreprises qui ne publient pas dans son sens. Preuve en est de Dassault Systèmes qui a chuté de 10,36 % dans cette journée du 1er février, conséquence de perspectives jugées timides et d’une baisse des ventes de licences, alors même que la publication fait part d’un chiffre d’affaires sans précédent et d’un bénéfice net par action qui a doublé depuis 2018.

Les GAFAM de leur côté se divisent entre Amazon, Meta Platforms et Microsoft qui jouent les premiers de classe avec des résultats irréprochables, loin devant le consensus, alors qu’Apple et Alphabet ont été moins bien accueillis en dépit de résultats corrects.

L’heure n’est plus aux cadeaux et le marché a décidé de traquer et sanctionner sévèrement tout signe de ralentissement. Il faudra désormais montrer patte blanche pour espérer continuer ce rallye de début d’année.

Antoine Garnier
Société Générale Produits de Bourse, 14 février 2024

*À l’heure où nous écrivons ce magazine au 12 février 2024, source : Market Map.