cac 40
Chine, BCE et résultats : ça se bouscule !
Au début d’octobre, la plupart des indices boursiers ont gravi des échelons, à l’exception notable du FTSE britannique.
Au début d’octobre, la plupart des indices boursiers ont gravi des échelons, à l’exception notable du FTSE britannique.
Le CAC 40, quant à lui, a enregistré une progression suffisante pour basculer en territoire positif pour l’année 2024, bien que de justesse. Malgré cette avancée, l’indice parisien peine à rivaliser avec ses homologues cette année, le Stoxx Europe 600 affichant une hausse de 9 % depuis le 1er janvier. L’indice MSCI World, qui englobe la majorité des grands marchés internationaux, s’octroie quant à lui une augmentation de 18 %, alors que le S&P500 américain flirte avec une progression de 22 %. C’est toutefois l’indice MSCI China qui surclasse tous les autres, fort d’un bond de 26 %, porté par la récente flambée haussière en Chine.
Pour revenir à l’Europe, la croissance de la zone euro a ralenti à 0,6 % en rythme annuel au deuxième trimestre de 2024, marquant ainsi le sixième trimestre consécutif de sous-performance par rapport à l’économie américaine. Dans ce contexte, et en réaction au ralentissement de l’inflation, la Banque centrale européenne a abaissé ses taux directeurs à deux reprises cette année : une première fois le 12 juin, puis le 18 septembre. Le taux de dépôt a été réduit de 4 à 3,50 % (soit deux baisses de 25 points de base), le taux des opérations principales de refinancement est passé de 4,50 à 3,65 % (85 points de base en deux temps) et le taux de la facilité de prêt marginal a diminué de 4,75 à 3,90 % (également 85 points de base en deux fois). Compte tenu de l’état de l’économie du Vieux Continent, la confirmation d’un ralentissement de l’inflation et la faiblesse persistante des indicateurs d’activité, comme en témoigne le PMI manufacturier d’octobre solidement ancré en zone de contraction, la nouvelle réduction des taux annoncée par la BCE le 17 octobre devrait offrir une bouffée d’oxygène bienvenue aux ménages et aux entreprises, susceptible de dynamiser les crédits à la consommation, de stimuler un marché immobilier jusqu’ici morose et d’encourager les investissements.
En Chine, l’appel du président Xi Jinping aux responsables gouvernementaux chinois pour atteindre coûte que coûte l’objectif de croissance annuelle de 5 % est significatif. Parallèlement, l’intensification de la guerre technologique entre Pékin et Washington, notamment autour des semi-conducteurs, est palpable. Des parlementaires américains intensifient leur lobbying pour que les fournisseurs d’Huawei soient privés de composants américains. Malgré les restrictions imposées, le géant chinois parvient à produire des puces de haute performance, ce qui suscite l’inquiétude des autorités américaines.
Les opérateurs boursiers, toujours en quête de mesures de soutien, scrutent les signes de redressement économique en Chine. Cependant, l’incapacité de Pékin à rassurer les investisseurs, la dissipation des craintes d’une offensive israélienne contre les installations pétrolières iraniennes et la dégradation des perspectives de demande mondiale exercent une pression supplémentaire sur les prix du pétrole.
En Europe, la saison des résultats du troisième trimestre a démarré sous des auspices peu favorables, avec une série de résultats décevants qui ont été immédiatement sanctionnés par les marchés. Illustration de cette tendance, ASML a vu son cours chuter de 20 % en deux jours à la suite de l’annonce de ses résultats. LVMH, leader mondial du luxe, a enregistré une baisse de 3,68 % à 602,40 euros après avoir signalé un recul de 3 % de ses ventes en données comparables au troisième trimestre, les hausses de prix et l’incertitude économique ayant tempéré l’enthousiasme des acheteurs, notamment en Chine.
Le CAC 40 a montré des signes de volatilité en réaction aux différentes publications d’entreprise. Sur un mois, Accor a progressé de 7,77 %, Thales de 7,15 %, Hermès de 6,75 % et ArcelorMittal de 5,30 %. À l’opposé, Stellantis a reculé de 11,95 %, Dassault Systèmes de 7,9 %, Bouygues de 6,80 %, Michelin de 6,67 % et Orange de 5,63 %.
D’un point de vue graphique, le CAC 40 consolide après son récent rebond. L’indice évolue dans un canal entre 7991 et 7251 points sur une base hebdomadaire. La tendance reste légèrement baissière tant que l’indice ne franchit pas le seuil des 7 791 points. À court terme, la sortie de la fourchette 7 500/7 791 points sera déterminante pour orienter les futures actions.
Eduardo Quinonez Diaz
Responsable indices et produits dérivés
© 2024 zonebourse.com, 17 octobre 2024
Après une baisse de taux de 50 points de base en septembre par la Fed, le Dow Jones poursuit sa course aux records, dans le sillage des premières publications trimestrielles des banques américaines. En données hebdomadaires, la tendance demeure haussière au-dessus des 41 560 points et seul un retour sous ce niveau militerait pour l’amorce d’une consolidation en direction des 40 000 points dans un premier temps. Les prochains résultats devraient être déterminants. EQD, 17/10/2024
En attendant les trimestriels des grosses capitalisations technologiques, le Nasdaq100 revient à quelques encablures de ses records de début juillet, avec la perspective de nouveaux assouplissements monétaires dans les mois à venir et une économie américaine qui reste solide. Aucune dégradation majeure n’est à prévoir tant que l’indice demeure au-dessus des 18 420 points, borne basse d’un canal haussier sur le graphique hebdomadaire. EQD, 17/10/2024
En attendant l’intensification de la saison des résultats, l’indice Nikkei poursuit son mouvement de consolidation horizontal depuis plusieurs semaines, ne profitant ni des records de Wall Street, ni des mesures de relance d’envergure annoncées récemment par la Chine. En données hebdomadaires, il faudra attendre la sortie du range 33 700/41 190 points pour avoir davantage de visibilité sur l’orientation à venir. EQD, 17/10/2024