Au niveau de la macroéconomie, les dernières données en provenance de Chine ont également montré quelques signaux positifs. Le PIB progresse de 5,4 % (contre 4,6 % précédemment), la production industrielle de 6,2 % et les ventes au détail de 3,7 %. Outre-Atlantique, l’heure reste au beau fixe, l’économie américaine se porte toujours bien. La production industrielle grimpe de 0,9 % et le PIB de 3,1 %. L’emploi est robuste, avec un taux de chômage à 4,1 %, 256 K créations d’emplois non agricoles et un salaire horaire en hausse de 0,3 % (contre 0,4 % le mois dernier). Mais c’est surtout l’inflation qui aura été le catalyseur des marchés. L’indice des prix à la consommation était conforme aux attentes, en hausse de 2,9 % en décembre, mais légèrement en dessous du consensus pour l’indice Core (+3,2 % contre 3,3 % précédemment). Cela a contribué à une nette détente des rendements obligataires, les opérateurs se remettant à parier sur deux baisses de taux cette année par la Fed aux États-Unis, dont la première en juin.
Concernant la saison des résultats, les premiers chiffres sont encourageants. Pour le moment, 10 % des sociétés du S&P 500 ont publié leurs résultats pour le quatrième trimestre 2024. 79 % d’entre elles ont dévoilé des bénéfices nets par action supérieurs aux estimations et ceux-ci dépassent en moyenne de 9,1 % les anticipations. À ce stade assez précoce, le consensus Factset anticipe une croissance globale des bénéfices de 12,5 % pour les sociétés du S&P 500 (contre 11,9 % anticipé fin décembre). Le secteur financier, qui devrait être le principal contributeur à cette progression, devrait afficher une croissance des bénéfices de l’ordre de 40 %. Les prochaines publications et notamment celles des géants de la tech américaine seront ainsi déterminants pour confirmer cette orientation positive.
L’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, avec son programme de nature inflationniste, pourrait néanmoins détériorer le climat ambiant et être source de volatilité pour les marchés financiers dans les semaines à venir. Ces principales annonces devraient porter sur l’immigration, les baisses d’impôts mais aussi sur la mise en place progressive de barrières douanières plus importantes à l’encontre de la Chine, du Canada, du Mexique et probablement pour l’Europe dans un second temps. Les opérateurs tenteront d’analyser les implications de ces mesures sur l’économie et le commerce mondial.
Concernant le CAC 40, il est actuellement en phase de reprise. L’indice parisien a repris plus de 7 % depuis son point bas de fin décembre, en grande partie grâce à la forte poussée des valeurs du luxe. Depuis le début de l’année, parmi les composantes de l’indice, certaines enregistrent ainsi des performances notables. Total engrange 9,7 % dans le sillage des cours pétroliers, Thalès gagne 8,2 %, LVMH et Société Générale 7,7 %, Schneider Electric 7,5 %, Safran 7,3 %, Hermès 7,1 %, Orange 6,8 %, Crédit Agricole et BNP Paribas respectivement 6,2 % et 5,9 %. Quelques titres sont néanmoins à la traîne : Eurofins cède 3,7 %, Publicis 3,1 %, Pernod Ricard 2,4 % et Carrefour 2 %.
Graphiquement, le CAC 40 a renoué avec une tendance haussière en données journalières. Celui-ci arrive néanmoins à proximité d’une zone de résistance charnière située vers 7 800 points. La réaction de l’indice dans cette zone de cours devrait ainsi être décisive. Son dépassement serait de bon augure pour une poursuite du mouvement en cours en direction du seuil symbolique des 8 000 points. Dans le cas contraire, on pourra s’attendre à de nouvelles prises de bénéfices, avec dans cette hypothèse, les 7 400 points comme premier objectif baissier.
Laurent Polsinelli
Responsable indices et produits dérivés
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