CAC 40

À quand la première baisse de taux aux États-Unis ?

Après un passage à vide en avril sur fond de tensions géopolitiques et de craintes sur la trajectoire de la Fed, mais aussi après des indicateurs montrant des signes de faiblesse de l’économie américaine, les places financières ont très vite repris leur course aux records.

Les dernières données au sujet de l’inflation ont par ailleurs rassuré, relançant les anticipations de deux baisses de taux aux États-Unis à partir de septembre.

Contrairement aux mois précédents, les statistiques américaines étaient en dessous des attentes, attestant d’un ralentissement de l’activité aux États-Unis. Le PIB progresse de 1,6 %, le taux de chômage remonte à 3,9 %, avec seulement 175 000 créations d’emplois (315K le mois précédent) et un salaire horaire en hausse de 0,2 %. Les indices ISM manufacturier et services sont repassés en zone de contraction, à respectivement 49,2 et 49,4, les dépenses de construction reculent de 0,2 % tandis que la production industrielle et les ventes au détail étaient stables.

Parallèlement, si l’indice des prix à la production a suscité quelques inquiétudes (+0,5 en avril contre -0,1 % en mars), l’indice des prix à la consommation a continué sa décrue, avec une hausse de 3,4 % sur un an contre 3,5 % précédemment. Il reste ainsi loin de l’objectif des 2 % mais ces données ont poussé Jerome Powell à écarter le scénario d’une hausse de taux. Un assouplissement monétaire reste bien sur la table, même si bon nombre des membres de la Fed estiment qu’il faudra patienter plus longtemps que prévu avant ce changement de trajectoire.

Concernant les publications de sociétés, la saison des résultats trimestriels touche à sa fin. 93 % des sociétés du S&P 500 ont jusqu’à présent dévoilé leurs chiffres et 78 % d’entre elles ont annoncé un bénéfice net par action au-dessus des attentes. Dans l’ensemble, les bénéfices sont supérieurs de 7,5 % aux estimations et les services de communication, les services financiers, les technologies de l’information ont été les principaux contributeurs.

Les bénéfices des sociétés du S&P 500 devraient ainsi progresser de 5,7 % au premier trimestre, alors qu’ils étaient anticipés en hausse de 3,4 % fin mars.

Pour le reste de l’année, les analystes s’attendent désormais à une croissance des bénéfices de 9,2 %, puis 8,2 % et 17,4 % pour les trois prochains trimestres selon le consensus Factset, des données de bonne facture pour une poursuite de la progression des marchés.

Il conviendra néanmoins de rester prudents après un parcours quasi sans faille depuis fin octobre et l’inscription régulière de nouveaux records. Les opérateurs pourraient rapidement être tentés de prendre quelques bénéfices en cas de déception sur les données macroéconomiques ou sur le calendrier
de baisse de taux.

Graphiquement, le CAC 40 a inscrit un nouveau record absolu le 10 mai à 8 259 points, avant de subir de nouvelles prises de bénéfices. L’indice reste également impacté par les versements de dividendes, avec plus de 100 points de versés depuis fin avril.

Concernant ses composantes, sur un mois, Téléperformance s’adjuge 22,1 %, Saint Gobain 14,6 %, Crédit Agricole 12 %, Veolia 11,9 % et Schneider Electric et Société Générale 10,6 % tandis que Stellantis cède 10 %, LVMH 2,5 %, Eurofins 2,4 % et Total 1,2 %.

En données hebdomadaires, la dynamique reste clairement positive au-dessus des 7 930 points, niveau correspondant à la moyenne mobile à 20 semaines.

À plus court terme, l’indice évolue à un niveau charnière autour des 8 100 points. La réaction du CAC 40 dans cette zone de cours devrait être déterminante. Une sauvegarde de ce seuil permettrait de poursuivre la tendance de fond avec les 8 400 points comme nouvel objectif haussier.

Sous les 8 100 points, il faudrait au contraire s’attendre à des dégagements plus marqués qui pourraient rapidement ramener le CAC 40 vers les 7 900 points.

La perspective d’une baisse des taux d’intérêt étant propice aux marchés actions, on exploiterait un repli des indices pour revenir progressivement à l’achat à moindre risque.

Laurent Polsinelli
Responsable indices et produits dérivés
© 2024 zonebourse.com, 22 mai 2024

CAC 40

Source : Les données chiffrées macroéconomiques proviennent de Bloomberg. Cours au 20 mai 2024.

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les autres indices

Dow Jones

OPINION MOYEN TERME
OPINION LONG TERME

Le Dow Jones vient d’inscrire un nouveau record absolu au-delà des 40 000 points, porté par les bons résultats de sociétés américaines et les espoirs d’une baisse de taux outre-Atlantique cette année. En données hebdomadaires, la dynamique haussière ne sera pas remise en cause tant que l’indice demeure au-dessus des 37 860 points, plus bas de mi-avril. À court terme, l’indice pourrait néanmoins marquer une pause après une pause de plus de 5 % le dernier mois.  LP, 22/05/2024

Nasdaq 100

OPINION MOYEN TERME
OPINION LONG TERME

Après son trou d’air de mi-avril, le Nasdaq 100 a rapidement repris sa course aux records tandis que l’inflation américaine continue sa décrue. L’indice évolue désormais à quelques encablures des 19 000 points et pourrait éprouver le besoin de souffler un peu. Un retour sous les 17 880 points, correspondant à la moyenne mobile à 20 semaines, militerait ainsi pour un nouveau test des 17 000 points.  LP, 22/05/2024

Nikkei

OPINION MOYEN TERME
OPINION LONG TERME

Après avoir brièvement franchi les 41 000 points fin mars, le Nikkei a amorcé un mouvement de consolidation malgré la faiblesse persistante de la monnaie nippone. En données hebdomadaires, il faudra désormais surveiller la sortie de la zone des 37 068/40 888 points. Une sortie par le bas de ce range supposerait des dégagements de plus forte ampleur en direction des 35 000 points, zone de convergence avec la moyenne mobile à 50 semaines.  LP, 22/05/2024