CAC 40

Les trimestriels, nouveau catalyseur des indices ?

Contrairement au mois précédent et dans l’attente du coup d’envoi de la saison des résultats pour le premier trimestre 2023, l’appétit pour le risque a brusquement resurgi, les opérateurs ayant digéré les récents soubresauts du secteur bancaire.

Le ralentissement de l’inflation aux États-Unis a nettement rassuré puisqu’elle devrait conduire à la fin du cycle de resserrement monétaire américain, après la hausse de 25 points de base anticipée en mai. Les places financières ont ainsi très vite repris de la hauteur et le CAC 40 s’est très nettement distingué, enchaînant séance après séance les records historiques. Concernant les données macroéconomiques, les dernières publications apparaissent contrastées en fonction des différentes zones géographiques.

Aux États-Unis, l’économie semble en effet ralentir. Le PIB est ressorti en hausse de 2,6 % au premier trimestre (2,7 % en seconde estimation), l’ISM manufacturier est tombé à 46.3, celui des services décélère à 51,2 (55,1 précédemment).
Les commandes industrielles reculent de 0,7 % et les ventes au détail de 1 %.

L’emploi reste néanmoins résilient, avec un taux de chômage à 3,5 % et 236 000 créations de postes dévoilées début avril. Les bonnes nouvelles concernent principalement l’inflation, avec un indice des prix à la consommation ressorti à 5 % sur un an, contre 6 % le mois dernier. Peut-être la fin du cycle de hausse de taux aux États-Unis après celle du mois de mai d’autant que la Réserve Fédérale reste également préoccupée par les risques de récession. La récente crise bancaire devrait en outre peser sur l’activité économique, l’embauche et l’inflation, de quoi faciliter
la tâche de la Fed.

La Chine s’en tire mieux après l’arrêt des mesures sanitaires anti-Covid : le PIB progresse de 4,5 % au premier trimestre avec la levée des restrictions. Les ventes au détail grimpent de 10,6 % sur un an, leur rythme le plus rapide depuis juin 2021 et le taux de chômage retombe à 5,3 % (5,6 % précédemment).

En zone euro, les données restent globalement dans le consensus et l’indice des prix à la consommation conforme aux attentes à 6,9 %. La BCE devrait néanmoins poursuivre son cycle de hausses de taux, l’objectif des 2 % restant très éloigné.

Les regards devraient désormais se porter sur la saison des résultats qui vient tout juste de débuter pour observer l’impact des resserrements monétaires sur l’activité économique et les perspectives des sociétés. Pour le premier trimestre 2023, les analystes anticipent en moyenne une baisse de 6,5 % des bénéfices des sociétés du S&P 500 (consensus Factset). Cela représenterait la plus forte baisse depuis le T2 2020 (-31,6 %) et du 2e trimestre consécutif de repli des bénéfices, d’autant qu’ils sont également attendus en repli de 4,6 % pour le second trimestre de cette année. Les premiers résultats des valeurs bancaires américaines ont agréablement surpris mais certains établissements ont aussi raté les attentes. Les publications devraient prochainement s’intensifier et donneront vraisemblablement le ton pour les semaines à venir. Ces chiffres devront être accueillis positivement et les groupes rassurer sur leurs perspectives, sous peine de voir rapidement l’optimisme ambiant s’évaporer sous le poids de prises de bénéfices et d’un regain d’inquiétudes au sujet de la récession.

D’un point de vue graphique, le CAC 40 a violemment rebondi sur la zone des 6 800 points pour inscrire de nouveaux records absolus dans le sillage des valeurs du luxe et du rebond des bancaires.

Sur un mois glissant, certaines de ces composantes se démarquent très nettement. BNP Paribas et Engie engrangent plus de 15 %, Hermès 13,8 %, Sanofi 13,4 %, Axa 13,3 % et LVMH 12,9 %. Quelques titres restent néanmoins à la traîne, à l’image d’Alstom (-6,1 %), Téléperformance (-5,5 %), Unibail (-5,1 %) ou encore Cap Gemini (-1,3 %).

En données hebdomadaires, la dynamique demeure clairement positive au-dessus des 7 220 points et la moyenne mobile à 20 semaines qui fait office de soutien. À plus court terme, la tendance haussière ne sera pas dégradée tant que l’indice demeure au-dessus de la zone des 7 370 points, correspondant aux anciens points hauts de début mars. Le franchissement des 7 600 points pourrait libérer un nouveau potentiel d’appréciation conséquent en direction des 7 800 points voire 8 000 points par extension.

En cas d’échec, on devrait assister à l’amorce d’une consolidation légitime avec les 7 370 points comme premier objectif. Sous ce niveau, les 7 230 points seraient alors en ligne de mire.

La forte poussée de l’indice ces dernières semaines incite à la prudence sur les niveaux actuels, dans l’attente de plus de visibilité sur l’évolution des politiques monétaires. Les prochaines publications de sociétés devraient par ailleurs être déterminantes.

Laurent Polsinelli
Responsable indices et produits dérivés
© 2023 zonebourse.com, 19 avril 2023

CAC 40

Données chiffrées Euronext. Cours au 18 avril 2023.

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les autres indices

Dow Jones

OPINION MOYEN TERME
OPINION LONG TERME

Rassuré par le ralentissement de l’inflation américaine et l’apaisement des craintes sur le secteur bancaire, le Dow Jones a amorcé un mouvement de reprise mi-mars, revenant à quelques encablures de son haut de range 31 260/34 430 points. Il faudra attendre le débordement des 34 430 points pour disposer d’un nouveau potentiel d’appréciation en direction des 35 090/35 365 points. En cas d’échec, des prises de bénéfices pourraient ramener l’indice vers les 32 400 points.  LP, 19/04/2023

Nasdaq 100

OPINION MOYEN TERME
OPINION LONG TERME

La perspective de la fin du cycle de resserrement monétaire aux États-Unis, avec la crise bancaire et la décélération de l’inflation, a permis au Nasdaq 100 de poursuivre son rattrapage ces dernières semaines. La dynamique haussière ne sera pas remise en cause tant que l’indice demeure au-dessus des 12 573 points. Dans cette hypothèse, les 13 565 points constitueraient l’objectif majeur du rebond. Les publications de sociétés à venir devraient être déterminantes.  LP, 19/04/2023

Nikkei

OPINION MOYEN TERME
OPINION LONG TERME

Le Nikkei poursuit ses oscillations horizontales depuis plus d’un an, au sein du range 25 935/28 930 points. À l’instar de l’Europe et des États-Unis, l’indice japonais revient à quelques points de la borne haute de cette zone de fluctuation, porté également par la faiblesse du yen. La réaction de l’indice vers les 28 930 points devrait être décisive. Son franchissement ouvrirait la voie aux 29 745 points voire 30 500 points par extension.  LP, 19/04/2023