cac 40

Plus d’incertitudes, plus de stress sur les indices

L’ambiance à quelque peu évolué sur les places financières depuis notre dernier point mensuel, avec l’intensification de la guerre commerciale, les barrières douanières et les craintes de récession aux États-Unis. Wall-Street a ainsi rapidement corrigé mais l’Europe aura finalement bien résisté, soutenue notamment par le secteur de la défense, après l’annonce de projets d’investissements massifs dans l’Union européenne et surtout en Allemagne, projet qui vient tout juste d’être validé.

Une fois n’est pas coutume, l’écart se creuse donc entre les États-Unis et l’Union européenne, le CAC 40 s’adjugeant près de 10 % depuis le début de l’année, le Dax plus de 16 % tandis que le S&P 500 perd 3,5 %, le Dow Jones 1,6 % et le Nasdaq 100 5,7 %, les sept manificients n’ayant clairement plus la cote.

Pour autant, la saison des résultats s’est avérée qualitative au quatrième trimestre 2024. 77 % des sociétés du S&P 500 ont dépassé les attentes en termes de bénéfice net par action et les bénéfices sont ressortis en moyenne en hausse de 17,8 % au quatrième trimestre 2024, la plus forte progression depuis le T4 2021. Les analystes ont néanmoins revu sensiblement leurs estimations pour le premier trimestre de cette année, compte tenu de l’inflation persistante et de la politique protectionniste de Donald Trump, laquelle accroît les incertitudes.

Aux États-Unis, les dernières données macroéconomiques étaient mitigées. Les prix à la consommation ont agréablement surpris (+2,8 % contre +3 % le mois dernier) mais le chômage remonte à 4,1 %, avec seulement 151 K créations d’emplois non agricoles. Le marché reste préoccupé par les droits de douanes et les craintes de récession. La Fed a d’ailleurs récemment exprimé sa volonté de patienter davantage avant de baisser à nouveau ses taux, compte tenu d’une économie américaine qui reste malgré tout robuste et la politique de Donald Trump qui pourrait accroître les tensions inflationnistes.

En Europe, la situation est tout autre, avec une croissance économique fébrile, une banque centrale européenne qui souhaite poursuivre ses assouplissements monétaires mais des programmes d’investissements massifs dans les infrastructures et la défense, lesquels seraient susceptibles de stimuler la croissance et qui ont clairement entretenu le courant acheteur.

La volatilité s’est donc nettement intensifiée ces dernières semaines dans un sens comme dans l’autre et il conviendra désormais de rester prudent face à la dichotomie qui s’opère entre l’Europe et les États-Unis, en attendant de nouveaux catalyseurs.

D’un point de vue technique, le CAC 40 est en phase de consolidation après avoir frôlé dernièrement ses records. En données hebdomadaires, la dynamique n’est pour le moment pas dégradée, l’indice conservant un biais haussier au-dessus des 7 791 points, zone de convergence avec la moyenne mobile à 20 semaines.

Sur un horizon de temps plus court, il faudra suivre de près la sortie des 7 938/8 239 points pour renouer avec une dynamique affirmée. La volatilité devrait néanmoins perdurer et tout comme les arbitrages sectoriels.

Sur un mois, Thalès engrange 38,4 %, Veolia 15,9 %, BNP Paribas 12,8 %, Société Générale 12,5 % et Bouygues 12,1 % tandis que le luxe reste clairement à la traîne avec les incertitudes sur l’économie chinoise. Kering perd ainsi 20,8 %, Stellantis 14,5 %, LVMH 13,5 %, Publicis 13,3 % et Hermès 12,8 %.

Bien que les incertitudes persistent, on profitera d’un éventuel repli plus marqué pour revenir à l’achat à moindre risque.

Laurent Polsinelli
Responsable indices et produits dérivés

© 2025 zonebourse.com, 19 mars 2025

CAC 40

Source : Les données chiffrées macroéconomiques proviennent de Bloomberg. Cours au 17 mars 2025.
Les données relatives aux performances passées ont trait à des périodes passées et ne sont pas un indicateur fiable des résultats futurs. Ceci est valable également pour ce qui est des données historiques de marché.

LES AUTRES INDICES

Dow Jones

Depuis son record de fin janvier, le Dow Jones a amorcé un mouvement de consolidation, pénalisé par la guerre commerciale avec la montée en puissance des barrières douanières et plus récemment avec les craintes de récession de l’économie américaine. L’indice teste actuellement sa moyenne mobile à 50 semaines située vers 41 500 points. Cette zone de cours devra engendrer une réaction positive sous peine de dégagements plus marqués en direction des 40 345/39 000 points.  LP, 19/03/2025

Cours au 17 mars 2025

OPINION MOYEN TERME

OPINION LONG TERME

Nasdaq 100

Tout comme son homologue américain, depuis son record du 19 février dernier, l’indice des valeurs technologiques a nettement corrigé, affichant désormais un repli de plus de 5,5 % depuis le premier janvier. Le Nasdaq 100 pâtit des craintes de récession et d’une inflation persistante qui pousse la Fed à patienter avant de baisser à nouveau ses taux. À court terme, le mouvement de consolidation devrait se poursuivre et maintenir l’indice au sein du range 18 421/22 114 points.  LP, 19/03/2025

Cours au 17 mars 2025

OPINION MOYEN TERME

OPINION LONG TERME

Nikkei 225

Dans le sillage de Wall Street et des inquiétudes sur l’impact des tarifs douaniers américains, le Nikkei a subi de nouveaux dégagements ces dernières semaines, pour afficher une perte de 6,2 % depuis le début de l’année. La configuration n’est pour autant pas dégradée et seul un retour sous les 36 391 points militerait pour une consolidation de plus forte ampleur en direction des 35 000 points. Pour l’heure les oscillations horizontales devraient perdurer dans l’attente de nouveaux catalyseurs.  LP, 19/03/2025

Cours au 18 mars 2025

OPINION MOYEN TERME

OPINION LONG TERME