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Cap sur l’incertitude, les États-Unis à la barre
« Nous naviguons en eaux troubles » a déclaré l’économiste en chef de l’OCDE, Alvaro Santos, pour désigner la situation économique actuelle.
Des vagues d’inquiétudes heurtent déjà le navire : l’OCDE prévoit une baisse de la croissance mondiale de 3,2 % à 3,1 % cette année avant de descendre à 3 % l’année d’après. Cet ajustement est avant tout attribué aux possibles hausses des droits de douanes à l’échelle mondiale en raison du changement annoncé de politique commerciale des États-Unis.
Interrogé récemment, le Président américain n’a pas balayé les craintes d’une potentielle récession, affirmant que le changement auquel il aspire est important, et que les changements importants induisent une période de transition.
Les marchés ont subi le poids de ces déclarations le lundi 17 mars. Les principales bourses américaines ont bu la tasse, le NASDAQ et le S&P 500 cédant respectivement 4 % et 2,7 %. Tesla a perdu 15 % et Nvidia et Apple autour de 5 %. Les Sept Magnifiques ont laissé place aux Sept Maléfiques, pour reprendre l’expression née chez Goldman Sachs.
Les bourses européennes profitent de ce halo d’incertitude, avec en tête les valeurs de la défense et des banques. L’euro suit la tendance et l’EUR/USD retrouve ses niveaux de novembre 2024.
Le « Trade Policy Uncertainty Index » n’a jamais été aussi haut depuis la pandémie. Son créateur Steven J. Davis, souligne que plus le niveau d’incertitude est élevé, plus les entreprises seront amenées à retarder leurs investissements. En mer agitée, la priorité est de garder le cap.
En cette période d’incertitudes, la Fed, cherchant un phare dans ces ténèbres, a annoncé que sa politique était mise en pause. L’institution est en effet confrontée à un dilemme : les économistes agitent le spectre de l’inflation tout en revoyant à la baisse leur projection de croissance. Face à cette « Stagflation », la Fed devra alors choisir entre baisser les taux pour relancer une croissance qui se veut morose ou les augmenter pour faire barrage à la hausse des prix.
Chloé Bonnaffoux
Société Générale Produits de Bourse, 19 mars 2025
Source : OCDE, Bloomberg, Market Map
STRIKE 266
CHIFFRES CLÉS
C’est le niveau le plus haut depuis cinq mois atteint par l’EUR/USD, impulsé, entre autres, par la relance de la défense européenne et par la crainte d’une récession aux États-Unis.
Source : Bloomberg
C’est, en dollar, le nouveau record atteint par l’or, matérialisant une hausse de près de 40 % en un an. La « relique barbare » joue son rôle de valeur refuge en cas de crise.
Source : Bloomberg
C’est environ la baisse subit par la capitalisation boursière de Tesla depuis décembre 2024, avoisinant désormais les 700 Mds$. Le marché sanctionne la baisse des ventes de la marque et les prises de position de son PDG.
Source : Reuters