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Dette publique : une situation délicate
Vendredi 13 décembre, Moody’s dégradait la note de la dette française de Aa2 à Aa3, Aaa étant la meilleure note possible (notamment attribuée à l’Allemagne et la Suisse) et Aa3 étant la dernière note de la classe « Qualité haute » avant de passer à A1, qui est de « Qualité Moyenne ».
L’annonce étant survenue hors des horaires d’ouverture de la bourse française, le CAC 40 n’a donc pu réagir que lundi, en ouvrant avec une très légère baisse de 50 points durant la première heure.
Cette dégradation survient sans trop de surprise. En effet, l’agence de notation S&P avait déjà procédé à une mise en garde en passant la perspective de « Stable » à « Négative » sous le gouvernement Barnier, fraîchement remplacé le même jour par François Bayrou au poste de Premier ministre.
Mais quelle est la situation financière de la France qui justifie cette baisse ? On fait le point.
Tout d’abord, qu’est-ce que la dette publique ?
Toute administration publique dispose d’un budget, financé principalement par les impôts et servant à alimenter la plupart des services publics. Mais lorsque le Produit Intérieur Brut (PIB) devient inférieur à ces dépenses, le budget passe en déficit et une solution pour pallier ce manque est l’emprunt. À l’instar des ménages, la France emprunte à un certain coût, le taux d’intérêt, pour rémunérer le prêteur, notamment sur le risque pris. Ce taux d’intérêt pour un emprunt sur 10 ans est d’actuellement 3 % ; c’est le même niveau que celui de la Grèce, pays le plus endetté au monde après le Japon. Une fois l’emprunt établi, l’État a donc une dette envers ses créanciers sur les marchés financiers : c’est la dette publique.
À combien s’élève-t-elle ?
La dette publique s’élève désormais à 3 228 Mds€, d’après le dernier rapport de l’Insee de septembre 2024. Cela correspond à 112 % du PIB, contre 60 % du PIB en 2000. Cette explosion s’explique par la hausse des investissements publics, des dépenses liées à la Sécurité Sociale et des crises financières traversées sur ces deux décennies. Par exemple, à elle seule, la crise de la Covid-19 a engendré une hausse de 300 Mds€ de la dette de la France.
Le nouveau Premier ministre aura donc à composer avec cette contrainte sur la dette lorsqu’il procédera au vote du budget 2025, toujours indéterminé à ce point de l’année, une première depuis 45 ans, après la tentative vaine faite sous le gouvernement Barnier.
Romain Borean
Société Générale Produits de Bourse, 16 décembre 2024
* Les chiffres cités sont ceux observés à l’écriture du magazine, sources : imf.org, insee.fr.
STRIKE 263
CHIFFRES CLÉS
C’est le coût d’emprunt de l’État français, désormais au même niveau que celui de la Grèce, deuxième pays le plus endetté derrière le Japon et devant le Venezuela. La France se trouve quant à elle au 6e rang, derrière les États-Unis. Cette hausse du taux obligataire reflète un plus grand risque sur la capacité de remboursement de la dette française, désormais à environ 3 200 milliards d’euros, soit 112 % du PIB au deuxième trimestre 2024.
Source : Insee
C’est la brève hausse qu’a connu Atos entre le 11 novembre et son plus haut atteint le 28 novembre, son cours passant de 0,0049 à 1,73 €. Cela s’est produit durant la Procédure d’Augmentation de Capital, des suites de l’annonce d’une possible acquisition par l’État français de ses activités « Advanced Computing ». L’action a depuis tout reperdu, se trouvant maintenant aux alentours des 0,0020 €.
Source : Market Map
Après le S&P 500 le mois dernier, c’est autour du Nasdaq Composite de franchir un nouveau plus haut. Cette performance s’inscrit dans un rallye de +32 % depuis le début de l’année, porté par des actions aux résultats plus que positifs : AppLovin avec +700 % et Nvidia avec +170 %, tous deux propulsés par l’avènement de l’IA, ou encore Microstrategy avec +500 %.
Source : Market Map