Si je vous avais dit le 15 mars 2020 que plusieurs grands indices boursiers mondiaux se trouveraient au-dessus de leur niveau d’avant la pandémie, vous m’auriez sûrement pris pour un illuminé. Toutes les places ne sont pas logées à la même enseigne mais force est de constater que le chaos boursier s’est résorbé bien plus vite que les dégâts économiques du coronavirus. Il y avait même moyen cette année de faire de très belles choses mais il fallait pour cela respecter un principe de base de la gestion de patrimoine : ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier.

La grande hétérogénéité des performances des places financières en 2020 illustre très bien la nécessité de diversifier son exposition géographique. On vous l’a sans doute rabâché toute l’année, le Nasdaq 100 a gagné plus de 40 % en 2020, à l’heure où ces lignes sont écrites, alors que l’indice espagnol IBEX 35 a perdu 14 %. Pas besoin de vous faire un dessin, le différentiel de performance dépasse allègrement 50 %. Surtout, dans un cas vous avez perdu de l’argent alors que dans l’autre vous en avez gagné.

Si vous êtes un investisseur français très attaché au CAC 40, vous avez probablement perdu 7 % de votre mise, alors qu’il suffisait de s’intéresser un tant soit peu à la Bourse d’Amsterdam pour faire mieux que le taux du livret A et de se tourner vers des marchés scandinaves comme le Danemark, la Suède ou la Finlande, pour atteindre ou dépasser des gains à deux chiffres. Plusieurs places asiatiques, comme le Japon ou la Corée, ont gagné pas mal de terrain.

Il n’est pas toujours facile de sortir de sa zone de confort mais les outils modernes permettent désormais, à moindre coût, d’aller chercher de la performance en dehors de son marché domestique. Il existe même des moyens simples pour se prémunir contre le risque de change, si vous pratiquez une gestion encore plus pointue. À l’heure où l’on ne parle que de rotation sectorielle, les investisseurs de long terme savent que les convictions sont importantes et qu’elles permettent de franchir les périodes de crise. Celle qui a frappé les marchés financiers à la fin de l’hiver dernier ne déroge pas à la règle, même si du fait de sa brièveté, son intensité fut inédite pour les marchés actions. Nous vous souhaitons donc pour 2021 de belles convictions et une bonne diversification.

Patrick Rejaunier
© 2020 zonebourse.com, 18 décembre 2020