L’ANALYSE
Innovez, innovez, il en restera toujours quelque chose
Il paraît que les géants de la technologie américaine sont à court d’idées innovantes. Meta Platforms a bien tenté l’aventure du Métavers mais personne ne sait encore si c’est une mauvaise idée ou si le groupe de Mark Zuckerberg a juste eu raison trop tôt. En attendant, la division « Realty Labs » de Meta a perdu, réellement et pas virtuellement, 13,7 milliards de dollars l’année dernière. En face, le chiffre d’affaires généré n’a atteint que 727 M$. Quant au nombre d’utilisateurs actifs, il n’a pas dépassé 300 000. Et encore, la plupart ont abandonné le monde virtuel après le premier mois de découverte.
En parallèle, le Twitter à la sauce Elon Musk a de quoi effrayer, sans apporter grand-chose de nouveau. Hormis peut-être un algorithme qui fait remonter plus souvent les tweets du milliardaire qui s’était plaint de manquer de visibilité. Une bien curieuse vision de la liberté d’expression, n’est-ce pas ? Pour tenter de redresser les finances de son joujou, Musk a décidé de créer un abonnement mensuel à 7 USD dont les fonctionnalités restent à démontrer et qui n’a d’ailleurs pas rencontré un succès foudroyant. Mais Zuckerberg a dû trouver l’initiative suffisamment intéressante pour faire la même chose sur Facebook, le réseau dont l’ADN est (était donc) de rester totalement gratuit. Et aussi sur Instagram. Meta propose en effet moyennant finance de disposer d’un compte certifié en échange de 12 USD par mois. Là encore, les avantages réels sont nébuleux et n’ont pas grand-chose à voir avec l’innovation.
Mais ce n’est pas le seul pan de la technologie qui peine à se renouveler. Apple a du mal à proposer des innovations de rupture pour l’iPhone, cette révolution lancée en 2007. Ses projets de lunettes connectées patinent et le rêve de diversification dans l’automobile reste à concrétiser. Pendant ce temps, dans les moteurs de recherche, Microsoft joue son va-tout pour doper Bing avec ChatGPT, l’outil de dialogue basé sur l’intelligence artificielle d’OpenAI.
Après le ravissement initial, les critiques pleuvent sur l’outil. Ce qui n’a pas empêché Google de lancer sa propre solution basée sur l’intelligence artificielle, pour contrer son rival. Un lancement bâclé qui a suscité pas mal de railleries.
Et si au lieu de se copier, toutes ces entreprises se mettaient à nouveau à innover ?
Patrick Rejaunier
© 2023 zonebourse.com, 20 février 2023