ÉDITO

Le « come back » des Puts Warrants

Les investisseurs français ont traversé la tempête Boursière du mois d’avril et la période de hausse de volatilité constatée sur les marchés en adaptant leurs usages et en sélectionnant des types de produits différents. La baisse du marché actions, combinée à la hausse de la volatilité ont permis le retour à la lumière du pionner des produits de Bourse : le warrant !

Petit rappel des faits, en l’espace de 3 séances boursières, entre la clôture du 2 avril et la séance du 7 avril, le CAC 40 a perdu plus de 1 000 points, d’environ 7 850 points à moins de 6 800 points en séance avant d’en regagner la moitié en une semaine.

Quant à la volatilité implicite des marchés, celle que l’on déduit du prix des options (et non pas la volatilité historique qui se calcule à partir de l’historique des variations journalières d’un sous-jacent), le mouvement a été aussi remarquable. L’indice VIX, qui agrège les volatilités implicites des options sur l’indice Standard & Poors 500, donne une idée assez intéressante de l’ampleur du choc subit par les marchés en un laps de temps assez court. À 21 % le 2 avril, il est monté jusqu’à 52 % le 8 avril avant de redescendre peu à peu à des niveaux proches des 25 % à l’heure ou nous écrivons ces quelques lignes(1). 

Et quand on parle de baisse importante du marché et de hausse de la volatilité, on pense bien évidemment aux warrants qui en bénéficient à double titre !

D’une part, la courbe d’évolution du prix du warrants étant convexe, ou creuse pour ceux qui ont oublié leurs cours de mathématiques, elle lui permet en cas de fort mouvement du sous-jacent dans le sens attendu d’accélérer ses gains : pour chaque intervalle de gagné sur le sous-jacent, l’intervalle gagné sur le warrant sera de plus en plus grand. Cette accélération se mesure avec le Delta qui grandit au fur et à mesure que son scénario d’investissement se réalise. D’autre part, le warrant bénéficie également de la hausse de volatilité. C’est logique : plus les mouvements d’un sous-jacent sont importants plus la probabilité qu’il termine « dans la monnaie » sera grande, et plus il se valorise en conséquence. Et il semblerait qu’une part significative des porteurs de Warrants sur actions ne s’y soient pas trompés : alors que la part des volumes sur Put Warrants sur actions était de 18 % en 2024, elle est montée à 45 % en avril (2). Attention ! Lorsque la volatilité monte très fortement, elle peut aussi redescendre très vite. Certains investisseurs pourraient alors s’étonner de voir certains produits faire du surplace, à savoir ne pas bouger, alors que le cours du sous-jacent va dans le sens attendu. C’est effectivement possible quand les baisses de volatilité sont brutales, le produit étant pénalisé en raison de la baisse de volatilité, ce qui vient potentiellement compenser la hausse attendue due au mouvement du sous-jacent.

Thibaud Renoult
Société Générale Produits de Bourse, 17 avril 2025

1. Sources SG.
2. Sources Société Générale sur les volumes échangés sur warrants sur actions en France émis par SG .

“Et il semblerait qu’une part significative des porteurs de Warrants sur actions ne s’y soient pas trompés.”

STRIKE 267

CHIFFRES CLÉS

145 %

C’est le niveau de droits de douane annoncé par D. Trump sur les produits chinois. Pékin a rétorqué avec des droits de douane à 125 % depuis le 12 avril sur les produits venant des États-Unis.
Source : Bloomberg

4,5 %

C’est le niveau que le taux d’emprunt de l’État américain à 10 ans a franchi en augmentant d’environ 0.50 en quelques jours.
Source : Bloomberg

10,53 %

C’est ce que le S&P 500 a perdu en seulement deux séances le jeudi 3 et le vendredi 4 avril, vivant sa quatrième pire performance sur deux séances consécutives depuis sa création en 1957.
Source : Zonebourse