LE BRENT

Les temps sont rudes sur les marchés pétroliers, en première ligne face aux craintes que suscitent les dernières données économiques chinoises, qui renforcent le scénario d’un essoufflement de la demande en pétrole. À cet égard, l’OPEP a revu à la baisse ses prévisions de demande mondiale de pétrole pour 2024 et 2025. L’ajustement est certes minime, puisqu’on parle d’une baisse de 135 000 barils par jour pour l’année en cours, portant la demande totale à 2,11 millions de barils par jour (mbj), mais le mal est fait puisque le cartel pétrolier s’est toujours montré très (trop) optimiste sur la dynamique de la croissance de la demande mondiale. On reste tout de même encore très loin des estimations de l’Agence internationale de l’énergie, qui table sur une croissance d’un peu moins d’1 mbj en 2024.

Le marché s’en remet aux frictions géopolitiques pour soutenir les prix, mais pour le moment, force est de constater que les doutes sur la santé de l’économie mondiale prennent le dessus compte tenu de l’évolution du prix du baril, avec un Brent en perte de vitesse à 77 USD. Ou alors le marché s’accommode de tout : des tensions entre Israël et l’Iran jusqu’aux excursions ukrainiennes en territoire russe.

Dans ce contexte, le salut des cours pétroliers pourrait venir de la Fed et de sa politique monétaire. Le ralentissement de l’inflation américaine devrait inciter la Réserve Fédérale à enclencher son cycle d’assouplissement monétaire, un soutien de taille pour les actifs risqués, à condition bien évidemment que les indicateurs économiques ne se dégradent pas trop dans le temps. À ce titre, les récentes données sur la consommation américaine démontrent que l’économie américaine en a encore sous la pédale.

Graphiquement, le prix du Brent revient à proximité de son niveau plancher de l’année, vers 76 USD. Cette zone de prix pourrait susciter un rebond en direction de 80 USD. En revanche, son enfoncement militerait pour une poursuite de la baisse vers 72 USD.

Jordan Dufee
Source : zonebourse.com, 20 août 2024