LE BRENT
Les tensions au Moyen-Orient compliquent l’équation
Le conflit entre Israël et le Hamas ravive les craintes sur l’approvisionnement en pétrole dans un contexte où le marché est déjà resserré. Néanmoins, à l’heure où nous écrivons ces lignes, la hausse du prix du baril reste plutôt limitée avec un Brent à 90 USD. Autrement dit, seule une contagion de cette guerre avec l’implication de l’Iran pourrait mettre le feu aux poudres et relancer les prix pétroliers en direction des 100 USD. Autre facteur de soutien, l’OPEP a révisé à la hausse sa prévision de demande mondiale à long terme et entrevoit une consommation solide pour encore au moins dix ans. Le cartel estime que le monde pourrait consommer autour de 110 millions de barils par jour (mbj) en 2028, contre 102 mbj cette année.
À plus court terme, l’OPEP n’a pas modifié ses prévisions pour l’année prochaine et s’attend toujours à une croissance de la demande de 2,25 mbj. Cet optimisme n’est pas partagé par l’Agence internationale de l’énergie qui a au contraire revu à la baisse ses prévisions de croissance de la demande pour la même période. L’Agence vise une croissance de 880 000 barils par jour, contre 1 mbj précédemment. Un déclin en grande partie lié à la hausse des prix pétroliers, qui pèse sur la consommation, ainsi qu’à l’essor des véhicules électriques. Du côté de l’offre, l’OPEP+ s’efforce de respecter ses quotas de production, qui représentent à la louche 1,6 mbj. Ces efforts devraient être maintenus au moins jusqu’à la fin de l’année. Il faut donc compter sur les producteurs hors-OPEP pour espérer une croissance plus importante de l’offre mondiale. À cet égard, la production américaine poursuit son ascension, à 12,92 mbj selon les dernières données compilées par l’Agence américaine d’information sur l’énergie.
Graphiquement, le prix du Brent oscille entre deux niveaux bien travaillés à 84 et 94 USD. Cette enveloppe de 10 dollars est synonyme de neutralité. Il faudra en sortir par le haut pour relancer une nouvelle impulsion haussière. Une sortie par le bas serait en revanche synonyme d’un retour vers les niveaux de mai/juin.
Jordan Dufee
Source : zonebourse.com, 19 octobre 2023