CAC 40
Les trimestriels vont affronter l’optimisme ambiant
L’appétit pour le risque s’est quelque peu estompé ces dernières semaines, à l’image des variations de forte amplitude des indices dans les deux sens.
Les places financières sont, en effet, tiraillées entre l’amélioration des données macroéconomiques, avec les plans de soutien massifs des gouvernements et des banquiers centraux, et la résurgence des craintes sanitaires. Une recrudescence du nombre de contaminations a été constatée en Chine, au Brésil et dans plusieurs États américains, laissant craindre une seconde vague d’épidémie. Après des plus hauts touchés au début du mois de juin, les places financières subissent ainsi quelques prises de bénéfices, d’autant plus avec la persistance des tensions entre Pékin et Washington. Les dernières statistiques ont été de nature à rassurer les opérateurs sur le redémarrage économique lié au déconfinement. En Chine, les indices PMI Caixin (Purchasing Managers’ Index) sont repassés au-dessus de la barre des 50, traduisant une expansion de l’activité. L’indice manufacturier progresse à 50,7 tandis que l’indice des services grimpe à 55. En zone euro, ces mêmes indices se redressent légèrement, à respectivement 39,4 et 30,5 et le PIB recule de 3,6 % (-3,8 % en précédente estimation). Le taux de chômage ressort à 7,3 %, les ventes au détail en repli de 11,7 % (-15 % attendu).
On notera toutefois la chute de 25,8 % des commandes industrielles allemandes en mai et de 17,9 % de la production industrielle (-20,1 % pour la France), même si le moral des institutionnels allemands se redresse (indice Zew à 63,4), confirmant l’optimisme de ces dernières semaines. Aux États-Unis, la plupart des statistiques ont rassuré, à commencer par les données concernant l’emploi, à l’image du taux de chômage ressorti à 13,3 % contre 19,4 % attendu (14,7 % le mois dernier). L’élément surprise concerne les créations d’emplois à 2 509 millions, là où les analystes anticipaient 7,75 millions de postes détruits. Les indicateurs avancés sont repassés dans le vert à +2,8 %, pour la première fois en trois mois et les ventes au détail grimpent de 17,7 %.
Les banques centrales ont une fois de plus réitéré leur soutien à l’économie, restant disposées à user de tous les moyens nécessaires. La Banque Centrale Européenne a augmenté de 600 milliards d’euros (à 1 350 milliards) son programme d’achats d’urgence pandémique (PEPP) pour pallier notamment la chute de 8 à 12 % du PIB en zone euro attendue cette année selon l’Institution. Quant à la Réserve Fédérale américaine, elle craint un impact durable de la crise, (PIB américain à -6,5 % en 2020) et un taux chômage qui devrait rester élevé dans les années à venir (9,5 % en 2020 et 6,5 % en 2021). Elle a ainsi complété son vaste programme de soutien, en annonçant qu’elle allait racheter jusqu’à 250 milliards de dollars de dettes d’entreprises et qu’elle ne relèvera pas ses taux avant la fin 2022. Les marchés pourraient ainsi marquer une pause à court terme, dans l’attente de nouvelles informations sur la pandémie mais aussi en raison de l’approche de la saison des résultats pour le second trimestre. Alors que les bénéfices des sociétés du S&P500 ont chuté en moyenne de 14,6 % au premier trimestre, ces publications devraient être déterminantes, le consensus Factset tablant sur une chute 21 % des bénéfices sur l’année. D’un point de vue technique, le CAC40 marque une pause après une brève incursion au-delà des 5 200 points début juin. La dynamique demeure positive en données hebdomadaires au-dessus des 4 840 points, niveau correspondant à la moyenne mobile à 20 semaines. En données quotidiennes, l’indice parisien consolide horizontalement dans la zone des 4 810/5 200 points, ne montrant pour le moment pas de signe de faiblesse.
Seul l’enfoncement des 4 810 points militerait pour l’amorce d’une consolidation plus marquée en direction des 4 600 points, zone de convergence avec la moyenne mobile à 50 jours, niveau qui permettrait de revenir à l’achat à moindre risque.
A contrario, le dépassement des 5 200 points devrait ouvrir la voie aux 5 460 points, scénario qui devrait aller de pair avec l’apaisement des craintes sanitaires.
Laurent Polsinelli
© 2020 zonebourse.com, 18 juin 2020
CAC 40
Source : Les données chiffrées macroéconomiques proviennent de Bloomberg
Indice Stoxx 600 : indice boursier composé des 600 principales capitalisations boursières européennes.
Les données relatives aux performances passées ont trait à des périodes passées et ne sont pas un indicateur fiable des résultats futurs. ceci est valable également pour ce qui est des données historiques de marché.
les autres indices
Dow Jones
OPINION MOYEN TERME
OPINION LONG TERME
Le Dow Jones poursuit son rattrapage, à la faveur de l’amélioration de la macroéconomie et du soutien des banques centrales. L’heure semble désormais à l’indécision. On attendra la sortie des 25280/27110 points pour mettre à profit une nouvelle impulsion haussière vers les records historiques ou au contraire l’amorce d’une consolidation en direction des 23685 points. LP, 18 juin 2020
Nasdaq 100
OPINION MOYEN TERME
OPINION LONG TERME
Le Nasdaq100 demeure le grand gagnant, avec près de 50% de reprise depuis son point bas du 23 mars et une performance annuelle qui avoisine désormais 15%. L’indice poursuit sa course aux records en direction des 10400 points et seule une rechute sous les 9623 points mettrait à mal les velléités haussières, suggérant l’amorce d’une correction en direction des 9150/9000 points. LP, 18 juin 2020
Nikkei
OPINION MOYEN TERME
OPINION LONG TERME
Après sa récente progression, le Nikkei amorce un mouvement de consolidation horizontale, freiné par la vigueur du yen qui joue le rôle de valeur refuge. A court terme, le sens de la sortie des 21900/22860 points permettra de mettre à profit un retour rapide sur les points hauts annuels ou au contraire, de nouveaux dégagements avec les 21400/21000 points en ligne de mire. LP, 18 juin 2020