L’Intelligence Artificielle (IA) est devenue, au même titre que les décisions des banques centrales, un des principaux catalyseurs du marché actuel et la frénésie autour de cette thématique souffle le chaud et le froid sur les actions.

Nvidia, la nouvelle coqueluche du marché, est sans doute la valeur qui incarne le plus cette effervescence. Depuis un an, la valeur boursière du fournisseur de matériel et de logiciels d’intelligence artificielle a triplé*. L’entreprise, désormais dans le top 3 des plus grosses capitalisations avec 2221 milliards de dollars, est surveillée de près par les analystes du monde entier.

Mais l’IA fait aussi des victimes, à l’image de Teleperformance qui poursuit la descente aux enfers depuis plusieurs mois due en partie à la question de l’impact de l’IA générative sur son activité d’externalisation de la relation clients.

Toutes les entreprises du secteur technologique ont compris qu’elles devaient s’aligner sur ce nouveau modèle et s’efforcent de placer le plus possible ce terme magique dans leurs communications officielles pour attirer les investisseurs victimes du phénomène américain de « FOMO » (traduisez : « Fear of Missing Out » ou la peur de manquer).

Cela a tout de même entraîné certains abus : la SEC a par exemple sanctionné financièrement Delphia et Global Predictions, deux conseillers en investissement, pour avoir fait croire à tort dans leurs communiqués que l’IA faisait partie de leur processus d’investissement.

Finalement, la question que tout le monde se pose est jusqu’à quand ce rallye technologique va-t-il durer ? Les investisseurs ont en tête le souvenir douloureux de la bulle internet de 2000 qui de la même manière avait conduit les entreprises technologiques à des niveaux de valorisation élevés avant de s’effondrer comme un château de cartes.

Antoine Garnier
Société Générale Produits de Bourse, 20 mars 2024

* À l’heure où nous écrivons ce magazine. Source : Market Map