Plus grande minière française, Eramet n’évolue pas sur les radars des investisseurs en quête de tendance haussière. Au contraire, investir dans Eramet se révèle être un exercice plutôt périlleux compte tenu de ses performances en bourse, loin d’être flatteuses. Le cours du titre affiche effectivement un recul de 29 % depuis le début de l’année, de 40 % sur un an glissant et de 85 % sur 10 ans.

Lesté par les difficultés rencontrées par sa filiale en Nouvelle-Calédonie, auxquelles se greffent la crise du coronavirus et le recul des prix des métaux, le groupe minier a dû suspendre ses objectifs financiers pour 2020. Sur le premier trimestre, son chiffre d’affaires s’est contracté de 11 % à 774 millions d’euros, une baisse qui a touché à la fois sa division mines et métaux (75 % du CA) et sa branche alliages haute performance (25 % du CA). Face à cette crise, tout est mis en œuvre pour renforcer la solidité financière du groupe : baisse des dépenses d’investissement, cession d’activités et réduction des coûts.

Puisque cette stratégie de préservation des bilans est répandue à l’échelle de toute la filière, ce déficit d’investissement pèsera tôt ou tard sur la croissance de l’offre minière, ce qui pourrait créer des tensions sur les prix du manganèse et du ferronickel. Ce contexte pourrait alors se révéler favorable à Eramet, d’autant plus si le groupe parvient à assainir son bilan.

Techniquement, en données hebdomadaires, les cours évoluent au contact d’une résistance majeure à 36,5 EUR, un niveau qui faisait office de support en 2019. Dans ce cadre, il peut être opportun d’attendre le franchissement de ce niveau pour ouvrir des positions longues. La prochaine cible se situe à 50 EUR, correspondant à la moyenne mobile à 100 semaines.

Jordan Dufee
© 2020 zonebourse.com, 18 juin 2020