En augmentant ses taux de 50 points de base seulement, la BCE a ralenti son resserrement monétaire. Mais avec pour objectif de combattre une inflation bien présente, Christine Lagarde balaye un potentiel pivot en déclarant « Nous avons encore du chemin à faire ».

Les différentes hausses successives ces derniers mois amènent les taux interbancaires à leurs niveaux d’avant 2010 en Europe.

Avec comme objectif de diminuer le bilan des banques centrales, le point de pivot espéré n’est pas d’actualité, de futures hausses de taux sont ainsi à prévoir et à anticiper. L’inflation est trop élevée et devrait rester au-dessus de l’objectif de 2 % pendant longtemps, a déclaré le conseil des gouverneurs. Pour contrer l’inflation, la BCE a durci les conditions de prêt aux banques et a réduit le stock d’obligations qui atteint actuellement 3 300 milliards d’euros. Cette stratégie s’exécute « en ne réinvestissant pas la totalité des remboursements au titre principal des titres arrivant à échéance », a déclaré la BCE dans un communiqué.

De l’autre côté de l’Atlantique, la FED continue le resserrement monétaire le plus agressif depuis les années 1980. En 10 mois, elle a relevé ses taux directeurs de 375 points de base soit 3,75 % ! Malgré la baisse du marché, la FED ne compte pas et ne veut pas pivoter trop rapidement.

En conséquence de ces différentes décisions monétaires, la courbe de l’inflation s’est un peu aplatie, notamment grâce à une accalmie de la progression des coûts de l’énergie. En revanche, l’inflation reste largement au-dessus de l’objectif de 2 %. Les prévisions indiquent une inflation à 6,3 % l’an prochain, avant d’atteindre 2,3 % en 2025.

Mathieus Isaac
Société Générale Produits de Bourse, 19 décembre 2022