Après un mois d’avril qui semblait tempérer le rallye du premier trimestre à la suite de données inflationnistes défavorables aux États-Unis, la machine s’est remise en marche en mai, emmenant les indices vers de nouveaux records.

Le S&P 500 au-dessus des 5 300 points, le Dow Jones franchissant les 40 000 et le Nasdaq s’approchant des 19 000* : la triplette américaine n’a pas déçu, portée par des données macro-économiques en ligne avec le scénario de baisse de taux. Le CPI a en effet accusé une baisse de 0,1 point en rythme annuel comme cela était attendu et le ralentissement de la croissance aux États-Unis, confirmé par les chiffres du PIB et des ventes au détail, conforte le marché qui anticipe une politique monétaire à venir plus accommodante pour soutenir l’économie.

Le CAC n’en démord pas non plus, loin de là ! Les publications de résultats du premier trimestre ont constitué un excellent soutien pour l’indice phare parisien, lui permettant de repousser encore davantage son plus haut historique. Une analyse d’Oddo BHF met notamment en avant que sur les 71 % des sociétés du Stoxx 600 qui ont publié, 58 % des résultats ont battu le consensus.

Si les investisseurs semblent suivre l’adage « En mai, fais ce qu’il te plaît » avec une saison de résultats presque terminée et l’indice de la peur VIX au plus bas, renouant avec ses niveaux prépandémie, Nvidia reste la grande inconnue de l’équation dans un marché actuellement traversé par un optimisme ambiant et une certaine complaisance. Bien que les analystes se soient récemment concentrés sur la politique monétaire jusqu’à éclipser l’engouement pour l’intelligence artificielle, le sujet pourrait bien revenir sur le devant de la scène avec la publication du mastodonte technologique le 22 mai.

La peau de l’ours n’est pas vendue non plus du côté des taux alors que de nombreux banquiers centraux continuent d’appeler à la prudence, à l’instar du président de la FED d’Atlanta pour qui l’objectif des 2 % est encore loin d’être atteint. Malgré tout, les marchés actions tablent toujours sur une première baisse des taux en septembre.

Antoine Garnier
Société Générale Produits de Bourse, 22 mai 2024

*À l’heure où nous écrivons ce magazine au 21 mai 2024, source : Market Map