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Taux ou tard ?
Le duo inflation/taux a encore fait des siennes au mois d’avril mais cette fois-ci, la donne n’est pas la même que l’on soit d’un côté de l’Atlantique ou de l’autre.
En ce qui concerne le pays de l’oncle Sam, pour la troisième fois d’affilée le 10 avril dernier, les données sur l’inflation sont ressorties supérieures à ce qui était attendu. Sur un mois, l’indice des prix à la consommation (CPI) est à 0,4 % en mars après une hausse similaire le mois précédent et à 3,5 % sur un an alors que le consensus tablait sur un rythme annuel de 3,4 %.
Douche froide confirmée une semaine plus tard par un discours très « Hawkish » (en faveur d’une politique monétaire stricte) prononcé par le directeur de la FED Jerome Powell qui relevait le peu de progrès dans la lutte contre une inflation encore loin des 2 % visés. Le scénario d’un assouplissement monétaire rapide aux États-Unis a du plomb dans l’aile alors que les analystes ne parient plus que sur 2 baisses de taux en 2024 contre les 7 espérées en décembre dernier.
Côté BCE, même si Christine Lagarde ne l’a pas dit explicitement lors de sa réunion du 11 avril, le marché croit désormais dur comme fer à une première baisse de taux dès le 6 juin prochain, résultat d’une inflation qui faiblit. Après avoir emboîté le pas à la banque américaine dans le cycle de hausse des taux débuté en juillet 2022, la BCE pourrait bien être à l’initiative du pivot.
Parallèlement à ces annonces, le rallye de début d’année semble s’essouffler sur les marchés actions alors que le S&P 500 vient d’enchaîner 5 séances dans le rouge*. Entre réescalade des tensions au Proche Orient et disparition de l’espoir d’une baisse des taux américains à court terme, le marché cherche des nouveaux relais de croissance du côté des nombreux résultats d’entreprise à venir.
Antoine Garnier
Société Générale Produits de Bourse, 22 avril 2024
* À l’heure où nous écrivons ce magazine au 19 avril 2024, source : Market Map
STRIKE 256
CHIFFRES CLÉS
C’est le niveau actuel du taux directeur effectif de la FED correspondant au taux d’intérêt auquel les institutions de dépôt échangent des fonds fédéraux.
Source : FRED Economic Data
C’est le niveau actuel de la paire EUR/USD, bien au-dessous de la moyenne à dix ans (1,146). Cette appréciation du Dollar face à l’Euro peut être interprétée comme une conséquence directe des différences de direction de baisse de taux qui se dessinent entre la BCE et la FED.
Source : Market Map
C’est la capitalisation boursière atteinte par Alphabet qui rejoint Microsoft, Apple et Nvidia sur ces niveaux de valorisation dantesques. L’IA générative continue à jouer son rôle de catalyseur de croissance des leaders technologiques.
Source : Market Map