À cinq mois des élections américaines, Donald Trump fait l’objet de vives critiques et chute dans les sondages face à son concurrent démocrate Joe Biden, ancien vice-président des États-Unis aux côtés de Barack Obama.

La situation conjoncturelle ne joue pas en faveur du président en exercice à qui il a été reproché une mauvaise gestion de la crise du coronavirus, jugée trop économique et peu sociale. Le mouvement anti-racisme, de justice pour tous et contre les violences policières a généré de nombreuses manifestations dans tout le pays et dans le monde entier, venant ainsi déstabiliser la politique de Trump. Par ailleurs, d’une façon plus structurelle, un livre écrit par John Bolton, ex-conseiller à la sécurité nationale, vient remettre en question les capacités de Donald Trump à gouverner les États-Unis. Les fuites des mémoires de John Bolton relèvent une interrogation sur les compétences de Donald Trump sur le plan international, et le décrivent comme une personne avide de pouvoir qui privilégierait une réélection à l’intérêt du pays.

Ce contexte de turbulences politiques, mêlé à une incertitude quant à l’hypothèse d’une deuxième vague de contamination du Covid-19 et à une potentielle escalade des tensions sino-américaines ne parvient cependant pas à faire flancher les marchés. Le Nasdaq a dépassé son plus haut historique, à plus de 10 020 points et de nombreux autres indices se rapprochent de leur niveau pré-crise. Les marchés sont tirés par les banques centrales qui injectent des liquidités jamais vues auparavant et tiennent leur politique de taux bas. Certains financiers parlent dès lors de marchés “sous contrôle”, “administrés”, pour relever le fait que la théorie de l’offre et la demande est remise en cause. Les taux d’intérêts sont bas et ne reflètent plus tellement la réalité économique et financière d’un pays, aussi, les investisseurs se sentent rassurés par les marchés et leur rendement, malgré la forte volatilité que l’on peut observer ces dernières semaines. Il ne faut pas oublier qu’une hausse des marchés aux États-Unis concerne une grande partie de la population américaine car tout le système de retraite des Américains dépend du niveau de la Bourse, où sont investis les épargnants et les fonds de pensions américains.

Thomas De Oliveira
Société Générale Produits de Bourse, 20 juin 2020